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Hassan 2 Golf Trophy
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22 octobre 2007

Le golf, c’est beau, c’est bien ... C’est tout

On est désormais très loin des polémiques des années 70 quand, à l’ouverture du Royal Golf de Dar-Es-Salam, et au lancement du Trophée Hassan II, une large partie de l’opinion publique nationale, se demandait à quoi servait tout ce gaspillage, quand d’autres chantiers paraissaient plus urgents.

Il y avait même à l’époque, d’éminents politiciens qui se cachaient à peine pour dire que le golf était une insulte pour le peuple marocain et un caprice de plus de Hassan II. Trente-deux ans plus tard, les contestataires d’hier, sont les plus acharnés à fouler les links de Dar-Es-Salam.

De plus en plus, le monde apprécie les beautés du site, la qualité des installations, l’émerveillement permanent, où le silence vous fait entendre l’automne par la chute d’une « châtaigne » tombée de son arbre.

En 1972, j’avais eu le privilège, hasard de la vie du journaliste sportif, d’assister au 1er Tournoi Hassan II, coup d’envoi donné à 8h 30 du matin par S.A.R le Prince Moulay Hassan II, devant une pléiade de VIP (on ne disait pas encore jet-set) à faire saliver les pages « people » des magazines d’aujourd’hui.

Et la mémoire des gourmets et des gourmands se rappellera longtemps de ce géant américain installé au buffet devant un gigantesque barbecue, où il servait des tranches énormes de viande. C’était un authentique rancher du Texas qui proposait des grillades venues du pays de... Rock Hudson, Elisabeth Taylor et James Dean.

A l’époque, Georges Bush n’était pas encore là, la crise pétrolière n’avait pas encore montré tous les problèmes et les dangers véhiculés par les derricks, et les pipe-lines.

A l’époque, même le feuilleton « Dallas » n’avait pas encore commencé ses ravages. A l’époque aussi, nous, génération issue des années 60, on était encore marqué par les images du film « Géant » tourné au Texas.

C’était ça pour nous l’Amérique : le cinéma, le rock, le jean,... avant que les « Amerloks » ne viennent s’occuper de choses qui ne les regardaient pas et foutre un peu plus de pagaille dans le monde.

Mais ne soyons jamais trop méchants avec les Américains.

Eux le golf, ils l’adorent, et depuis le début, ils ont été là à Dar-Es-Salam.

Billy Casper est une légende du Trophée Hassan II, mais aussi des dizaines d’autres stars dont on appréciait le chic tout en couleurs de la tenue (Ah les tee shirts, polos, et pantalons de golf) qui se confondait avec le paysage tout en fleurs.

Avez-vous remarqué que le golf est le seul sport où il n’y a pas un maillot uniforme, comme en foot, en rugby, en judo, en escrime, etc ... etc Car chez les golfeurs chacun porte sa propre tenue.

Alors, hommes et femmes rivalisent d’élégance dans des habits « sports-wear ».

Si le golf est le sport des Princes, des milliardaires et des hommes d’affaires, jamais vous ne verrez personne jouer en costume-cravate.

Avant de s’emparer du sac de clubs hissé sur le petit chariot, ou sur les épaules du caddy, on tombe la veste.

Le costume officiel reste dans les vestiaires avec les cartes de crédit et les portables.

Celui qui en sort (du vestiaire) va se diriger avec une impatience évidente vers le « PAR 1 » pour le premier drive qui lancera sa partie, et il n’est plus que le simple amoureux d’un sport miraculeux qui lui fait oublier, le stress et le bruit, fléaux de la vie moderne et qui le replonge dans l’origine du monde, c’est-à-dire un espace de fleurs, d’arbres, où volent les oiseaux et coulent les rivières.

Dans cet eden, l’homme retrouve une dimension particulière. Avec ses « fers », et ses « bois » (différents noms des clubs, ces sortes de canne dont il se sert pour taper la balle) il va livrer un match contre un trou.

Le but du jeu, c’est de mettre la balle avec le moins de coups possibles, dans le trou.

Le trou (ça s’appelle ainsi), ce minuscule orifice que l’on ne reconnaît et aperçoit que grâce au petit drapeau planté sur le « green ».

Ah ! ... le green, en voilà un espace qui fait fantasmer.

« Green » qui, comme vous le savez, veut dire vert en anglais, signifie ici « le terrain spécialement aménagé autour du trou, dont l’herbe est rase et demande un soin extraordinaire »

Là c’est l’espace réservé uniquement au joueur, celui qui va « putter« pour conquérir ce trou.

Ici, ne s’aventurent pas les spectateurs, qui traditionnellement suivent les joueurs.

Ici, même les caddies se tiennent à distance respectable, laissant le champion, ou le simple amateur, seul avec sa concentration. Une concentration extrême, toute vouée à la manière de conquérir le trou.

Des trous, il y en a 18 à Dar Es-Salam, on vous y indique qu’il faut 72 coups pour les faire tous.

Evidemment, le gagnant, le champion, le sacré, et l’honoré fera moins que ce chiffre étalon.

On en a vu des grands champions réussir la fabuleux chiffre de 64 coups le premier jour, pour s’écrouler ensuite (le trophée est jugé sur 3 journées) avec des 78 voire 82 coups en cas de catastrophe dans un bunker, un étang (le fameux trou 9 près du pont japonais) ou tout simplement une balle arrêtée ou déviée par un arbre vénérable.

Concentration, détermination, régularité, et tout cela pendant de longues heures quotidiennement, voici quelques unes des énormes qualités morales demandées au golfeur.

Que ceux qui disent (ou pensent) que le golf est un sport pour les vieux, et les bedonnants, viennent sur les practices (surfaces d’entraînement) essayer de réussir un « drive » pour toucher la balle.

C’est hyper difficile le golf, et beaucoup de fans en font la délicate expérience tout au long de leur vie.

Quand le golf vous prend, il ne vous lâche plus. Vous en devenez accro.

Mais personne ne le maîtrise jamais. Il faut plus d’une vie pour cela...

De l’attitude flamboyante du « drive » au départ, à celle toute en humilité, du même joueur sur le green avant de « putter », il y aurait une profonde réflexion philosophique à faire.

Superbe au départ, applaudi par tous, il se retrouve seul au monde sur le green, au moment du putt.

Et même à 10 centimètres du trou, il frappera dans la balle avec une immense humilité, comme s’il priait, invoquant tout son talent et tous ses ancêtres, pour ne pas rater son coup.

Le golf, qu’on se le dise, est une vraie école d’humilité. Et en ce sens il est aussi une vraie leçon de vie.

On peut se pavaner au club-house, on peut parader au moment du drive, mais jamais au moment du putt.

Ce magnifique homme de Frédéric Dard, alias « commissaire San Antonio » qui en aura écrit des biens bonnes, a laissé cette pensée pour la postérité. « La vie est un terrain de golf, où tout finit dans un trou ».

Et puis le golf a ceci de beau que ces joueurs, les meilleurs défenseurs de l’environnement. Jamais quelqu’un n’a fait enlever un arbre, même si celui-ci se dresse sur le chemin du trou. Et quel amour pour le gazon, entretenu avec un soin que Driss Benhima, aujourd’hui « pro » du golf va sûrement transmettre pour ses amis du complexe Mohammed V.

Et enfin, n’oubliez jamais que le golf, sport où l’on joue avec la tenue que l’on veut, est aussi le seul sport où il n’y a pas d’arbitre, le joueur lui-même note son score à chaque trou.

Alors ?

Alors 37 ans après, Dar Es-Salam et son golf ne sont plus regardés avec amertume, mais avec envie.

Le golf est devenu lui-même l’un des sports les plus pratiqués au Maroc.

Tous les clubs ont des listes d’attente longues comme un « PAR 5 ».

Et si un jour, quelqu’un s’amusait à recenser les noms de tous les champions, les stars, les milliardaires du monde entier, les chefs d’Etat, les personnalités venues jouer au golf au Maroc, ne serait-ce que pour profiter d’un week ensoleillé, on ferait un bien beau livre qui rendra justice au « caprice » de Hassan II.

Désormais, toute une équipe réunie autour d’un pratiquant régulier de la magie du golf, S.A.R le Prince Moulay Rachid en personne, est en train de transformer le Trophée Hassan II en événement incontournable, rentable et planétaire.

Et enfin, last but not least, « l’espace golf » c’est une « clinique » à ciel ouvert. Tout le monde est d’accord pour dire que la marche est absolument nécessaire à la santé, et le meilleur médicament du siècle.

Au golf une partie, une simple partie, vous fait marcher plus de 4 heures. Alors que dire et que demander de plus ?

Rien, sauf que le golf, c’est beau, c’est bien, c’est sain.

C’est tout.

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